La Saintélyon 2016 .. une autre course de cinglés ... Romain s'y est frotté
Le vendredi départ pour Lyon, après une préparation
faussée par une blessure, le sort s'acharne je passe ma dernière nuit
malade à dormir juste quelques heures à cause de la fièvre.
Le
samedi matin après un passage à la pharmacie et le retrait du dossard
c'est repos pour voir si je serais en état de prendre le départ. Vers
18h la décision est prise j'irais à St Étienne prendre le départ.
A
20h direction la gare pour prendre le train en direction de St Étienne,
arrivée à St Étienne à 22h30 puis après un contrôle sécurité dans la
hall des sports je me mets en tenue et marche jusqu'au départ vers
23h20. Le 1er départ est donnée à 23h40, je partirais dans la 4eme vague
soit à 00h10. Les 7 premiers km sont du bitume pour sortir de St
Étienne je me cale sur le rythme de 2 personnes devant moi qui me motive
à rester derrière et à maintenir ce rythme là ;)
Puis
un virage à droite et les premiers bouchons, on quitte le bitume pour
les chemins et un peu de boue puis vers le 12eme et après une petite
montée le verglas fait son apparition et ce n'est que le début, je vois
les premières chutes et commence à faire très attention à chaque appui.
Puis arrivé au premier ravitaillement au bout de 16km en 1h44 petit
arrêt pour recharger les flasques et manger un peu et ça repart.
La
sortie du village et les chemins sont roulants mais le verglas est de
plus en plus présent une petite glissade sans tomber mais qui me fait
apparaître les premières crampes. Sur les chemins, la terre est gelée,
les cailloux sont gelés et chaque racine devient un piège glissant,
et c'est pire sur la route ou le verglas la rend impraticable. Mais
quand bien même il faut continuer à avancer et à descendre vers le
second ravitaillement au km28 en 3h27.
L'arrêt sera long car la
fièvre est remontée je suis transpirant et frigorifié, je grelotte
certains coureurs me disent d'arrêter ça serait plus prudent. Je prends 2
doliprane (pas bien) en me disant soit ça m'achève soit je peux
continuer. Je repars lentement car je sais qu'on a la grosse côte du
parcours 180m D+ en 750m. Sur le plateau il y a du monde qui propose du
vin chaud qu'aucun coureur ne veut... Bon je m'arrête un peu pour
discuter et boire un verre de chaud ;)
Puis une descente dangereuse
avec cailloux, gel, eau et boue ... avant l'arrivée sur le
ravitaillement de Saint Genou km 39 en 5h22.
Le ravitaillement
est uniquement liquide, je prends là aussi mon temps et je repars en
mangeant ce que j'avais emporté. En repartant de celui la ce n'est plus
possible d'abandonner malgré la fatigue et le fièvre. En partant je
retrouve un coureur que j'avais doublé un peu plus tôt et on fait un
petit bout ensemble. En discutant avec lui il me dit qu'il était dans la
vague 1 et que pour lui les 10h serait difficilement atteignable mais
il me redonne un coup de boost en me disant que je pouvais y arriver
largement, c’est à ce moment là ou la course commence après avoir passé
le marathon il me reste 30km et moins de 4h30.
Cette
partie est piégeuse avec de nouveau beaucoup de gel et de chemins
plutôt technique. A 5km du ravitaillement on retombe sur la route en
faux plat descendant, là je déroule j'arrive au ravitaillement de
Soucieu km51 en 7h12, lors de ce ravitaillement on est au chaud et je
sais que si je veux faire moins de 10h il me faudra faire l'impasse sur
le dernier (à 11km de l'arrivée) donc je mange bien, je fais le plein
d'eau et j'emporte de quoi manger d'ici la fin.
C'est
très dur de repartir la fatigue, les crampes, la fièvre (revient) et
surtout le froid est encore plus présent au petit matin, cette portion
est la partie facile de l'épreuve avec 10km en faux plat descendant avec
2 petites côtes que je fais rapidement pour arriver au dernier
ravitaillement Km61 en 8h16 que je passe sans m'arrêter.
On
descend au bord d'un étang, puis une longue descente dans un parc avant
une dernière? montée (enfin je croyais) mais non il en reste encore
deux (même si je crois que la fatigue me faisait pensée à des côtes qui
n'en étaient pas vraiment). Une fois le dernier faux plat montée (en
marchant) on voit enfin Lyon, la descente se fait par 200 marches. Puis
entrée dans Lyon, l'avantage d'arriver après 9h le monde est présent sur
le pont de l'arrivée et bien avant la hall Tony Garnier, la ça y est je
me dis que je l'ai fais, il reste qu'à profiter des gens des sourires
et d'oublier les crampes et multiples douleurs, je rentre dans la hall
et passe la ligne en 9H40 pour finir ces fichus 72km et 1900m de D+
Romain