Le marathon de Berlin fait partie des 5 World Marathon Majors avec celui de New York, Londres, Tokyo et Boston.
Le 24 septembre 2017, les 3 meilleurs marathoniens (Kipchoge, Kipsang et Bekele) se sont donnés rendez-vous pour réaliser un record mondial en battant Dennis Kimetto en moins de 2h02 et 57 secondes.
AMANI
Pour moi aussi ce marathon allait être une course contre la montre puisque j’avais un objectif de chrono de 4h30.
Marc Coach (respect !) nous a concocté un plan d’entrainement aux petits oignons comportant du fractionné, du fartlek et des sorties longues que la Team « Asnières Forever » a suivi à la lettre [Oui c’est sous ce nom d’équipe qu’Anna et moi nous nous sommes inscrites ;)]
Pendant 12 semaines, j’ai mis ma vie sociale entre parenthèse, ma famille était briefée dès le départ car cette préparation l’engageait aussi.
Le marathon de Berlin c’est une organisation au top : des informations détaillées sur le déroulement de l’événement, des ravitos personnels tout au long du parcours (pas que pour les élites), des fontaines à eau devant les SAS de départ, des petits goodies en souvenir du marathon, des médecins à vélo sur le parcours, des kinés dès le 25ème km, rien à redire ou presque : Mais pourquoi est-ce que le t-shirt Finisher est distribué avec le dossard !?
Dès le départ une ambiance de folie dans les SAS, on assiste au départ des champions.
Ca y est c’est parti, c’est à nous : Go Go Beat Berlin42. J’ai démarré la course en ayant bien en tête mon objectif et mes temps intermédiaires que j’avais écrit au feutre noir sur le bras ;)
Mes 12 premiers kilomètres sont un peu rapides, je n’arrive pas à ralentir et ma crainte était de le payer en fin de parcours (vous savez le fameux mur). Je décide alors de suivre le meneur d’allure des 4H30 qui est juste devant moi. Pas de chance il court à une vitesse encore plus soutenue, c’est donc une mauvaise idée ! Puis je me cale sur le rythme de deux coureurs que je suis depuis la course : Wolfgang et Maurice (qui court en sandales !!).
Au 17ème kilomètre je commence à avoir des douleurs d’estomac mais je poursuis.
Entre le 22ème et le 25ème km, je ne vais pas bien, des violentes crampes d’estomac me font songer à abandonner.
Je m’arrête pour faire une pause technique, je bois de l’eau, je me rafraichis la tête, impossible d’avaler un aliment solide. Ça ne va pas bien du tout. Je reprends la course, les douleurs me font ralentir.
A ce moment-là, je me dis qu’il faut que je tire un trait sur mon objectif, je réalise alors que ralentir n’atténue absolument les douleurs. Je décide de reprendre mon rythme et mon objectif (j'ai bossé pour l'atteindre !) et je croise les doigts pour ne pas me retrouver sur un brancard.
A partir du 30ème km, la foule et l’ambiance m’emportent, je continue à surveiller mon allure en me disant que je peux toujours me rapprocher des 4h30. Je ne lâche rien ! Je m’arrête à tous les ravitos pour boire et me rafraichir la tête et la nuque.
Les temps intermédiaires sont respectés au 10ème, au semi, au 30ème Km. Entre le 30ème Km et le 40ème Km, je perds du temps et au 40ème je décide d’accélérer.
Au 42ème kilo, le moment est magique, la musique, le public, le bruit, le passage sous la Brandebourg ça y est j’y suis presque…plus que 195 mètres.
Après 42,195 km et 4h38 … je me sens bien, les sentiments sont confus : la joie de l’avoir couru se mélange à la déception car ce fut dans la douleur mais la fierté est là car le résultat est plus qu’honorable.
Je cours récupérer ma médaille, le speaker lit mon nom comme ceux des autres finishers (sympa l’accueil ;), et je « cours » me réchauffer avec du thé et de la Deutsch Bier sans alcool.
Ces 12 semaines pendant lesquelles on a "mangé" des kilomètres m'ont appris à mieux connaître, à dépasser les moments de doute, à progresser et arriver le jour J confiante et bien préparée. Mille mercis à MarcCoach de m’avoir emmené jusqu’à la ligne d’arrivée en excellente condition physique. Au fond de moi je pense que j’ai rempli le contrat à un cheveu de l’objectif. Merci pour tous les conseils qui m’ont beaucoup servis.
Mille mercis aux copains du club pour leur soutien, leurs précieux conseils et leurs chaleureux messages d'encouragement.
Les meilleurs moments indélébiles sont pour moi : la préparation et l’arrivée.
Je retiens que le plus important dans un marathon c'est la préparation, la course n'étant que l'objectif.
Le plus cool ensuite c’est le gueuleton mérité, on a choisi de boire un bon verre de vin allemand accompagnée d’une tarte aux oignons et la fameuse currywurst.
Le mot de la fin : c’était une belle aventure mais le trail me manque.
ANNA
Pour moi le Marathon de Berlin, mon premier marathon, était mon challenge personnel de 2017.
J'ai commencé l'entrainement dans des conditions de santé pas idéales pour un marathon et je ne savais d'ailleurs pas si mon médecin allait me donner le go final et cela 2 semaines avant le départ.
Le plan d'entrainement par Marc Coach était super, et j'ai pris beaucoup de plaisir dans cette prépa, dont le seul point négatif restait mes soucis de santé et mon inquiétude à pouvoir courir le jour J.
Maintenant que j'ai terminé, avec ce que je considère un minimum de douleurs et courbatures, je suis encore plus reconnaissante pour ce plan d'entrainement qui m'a parfaitement préparé pour cette course.
Le jour de la course les conditions sommes tous sauf idéales. Pluie, forte humidité et en plus des températures entre 16°-18°C. J'ai très vite chaud, la pluie apportant peu de rafraichissement.
Les premiers 5km passent comme sur des roulettes, je suis dans les temps prévue. Ma stratégie était de suivre le temps indiqué par Marc Coach et en plus m'arrêter à tous les ravitos. Si je n’arrivais pas à rattraper le temps après, pas grave. Le principal était de courir à la bonne allure entre temps. 10km toujours dans les temps, j'ai réussi à rattraper le temps perdu au premier ravitaillement. Au 15km trop besoin d'aller au toilette, ce temps-là je n'arrive plus à le rattraper. Entre 15km et 20km mes problèmes bronchiques me rattrapent, ça devient plus dur. Je pause plus longtemps aux ravitos, comme conseillé par Marc Coach, et essaye de tenir la cadence. Après le semi-marathon l'ennui commence. Des grandes lignes droites, tout se mélange, des arbres à droit et à gauche, des gens partout qui nous encouragent, les gamins qui tendent leur main pour qu'on tape dedans. Toujours un peu les mêmes coureurs autour de moi, et de temps en temps MICHEL, coureur français, déguisé, que j'ai pu croiser au moins 5 fois sur le parcours (toujours devant moi) et qui a fini par accompagner le tout dernier coureur sur la ligne d'arrivée. Heureusement ma sœur m'attend pour la troisième fois au km25.Je m'arrête pour faire une interview avec elle qu'elle transmet au reste de ma famille qui attendait de mes nouvelles à la maison. Je continue à courir, mais l'humidité me force à alterner entre marche et course. Je fais du "fartlek" de ravitaillement en ravitaillement. Une plus longue pause juste devant le km30. Des coureurs s'arrêtent et se laissent prendre en photo devant le panneau des 30km. Je parle avec un bénévole, je lui dis que les pommes et bananes sont si bonnes que je n’ai pas envie de repartir. J'y serai bien restée encore un peu, prendre l'ambiance, regarder les autres coureurs, manger des pommes. Mais je repars. Il ne reste que 12km, je sais courir 12km, j'ai déjà fait 30km (c'est à ce moment-là que la distance commence vraiment à prendre forme dans ma tête). Je sais que je ne teindrai aucun de mes objectifs sauf encore celui de finir en dessous de 6h, mais seulement si je me bouge.
Au km35 dernière pause avec ma sœur, je lui dis que c'était probablement la pire idée de ma vie de courir un marathon. Elle me répond "Tu souris encore, c'est bon signe". On se donne RDV sur la ligne d'arrivée et c'est parti pour les derniers km. Encore en mode fartlek de ravitaillement à ravitaillement, toujours avec un peu de marche entre temps pour retrouver de l'air. On joue avec "je te double, tu me doubles" avec un couple de coureurs de Frankfort et une jeune irlandaise déguisée en Leprechaun. Et voilà que j'arrive sur la dernier ligne droite, je vois devant moi la porte de Brandenburg. Sur mon téléphone les messages d'encouragement arrivent à toute vitesse. Je les lis vite fait avant de me concentrer sur cette dernière ligne droite. Juste avant la porte je vois et entends ma sœur, la supportrice la plus fervente sur le parcours. Dans mes écouteurs il y a The final Countdown du groupe the Europe. Les derniers mètres sont durs, la porte est passée, le finish est encore un peu loin, je n'ai plus d'air dans mes poumons, mais je m'accroche et finis les derniers cents mètres à une bonne allure.
Je suis très fière de moi d'avoir fini. J'aurais aimé des meilleures conditions, mais c'est comme ça au marathon. Tout le monde le sait.
Après avoir parcouru le "tunnel des finishers" pour recevoir médaille, poncho, ravitaillement d'arrivée et rendre le chip de vitesse, je retrouve Amani, ma sœur et un de mes amis au point de RDV des familles. Le soleil commence enfin à sortir, on s'assoit sur la pelouse devant le Reichstag et on apprécie ce moment.
Je suis contente d'avoir fait ce marathon, ça sera probablement ma dernière course. Désormais je serais encore plus qu'avant du côté des bénévoles.
Le marathon de Berlin a un public exceptionnel. A aucun moment du parcours on se retrouve seul, même quand il pleut. Les riverains proposent des ravitaillements improvisés (bière, gâteaux, bonbons, bretzels), ils sont installés sur le côté du parcours avec tables et chaises, ils mettent la musique à fond dans leur logements, ils écoutaient les coureurs en les appelant par leur nom.
Côté organisation on est également chouchouté. Les ravitaillements sont tous les 3km pour les liquides, tous les 6km ou 9km pour les fruits. Il y a des massages à partir du 25eme km et la croix rouge et des médecins en vélo patrouillent le parcours.
Je suis contente d’avoir choisi ce marathon pour mon début. Et je suis très heureuse d’avoir pu partager toute cette aventure avec Amani. Nous avons partagé la préparation pendant tout l’été hors stade, le séjour et la joie d’avoir fini. Voir ma sœur à 5 points sur le parcours était également un privilège. Elle aussi a fait un marathon, mais d’une autre sorte.